- Détails
- Créé le 26 mai 2022
- Écrit par DEUBEL Denis
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Randonnée à Lantabat
et visite de la chapelle St Cyprien
Reconnaissances :
Lantabat, c'est beau mais c'est souvent raide aussi !
Exceptionnellement cette randonnée aura nécessité deux reconnaissances, une partie de tout terrain en Prius (ce qui n'était pas gagné d'avance !) ainsi qu'un déjeuner gastronomique bien mérité.
- 1ère reconnaissance :
Qu'elle était verte la vallée, qu'il était long, raide et pénible ce sentier !
- 2ème reconnaissance :
Nouvelle équipe, nouvelle motivation, météo estivale et, pour finir, "récompense du marcheur" à l'excellent restaurant Art'zain d'Irissarry.
Et maintenant, à table !
Itinéraire et dénivelé du parcours :
La randonnée :
Après avoir reporté notre sortie une première fois pour cause de météo défavorable, c'est finalement le 22 mai que nous nous sommes retrouvés au départ de cette journée "pédestro-culturelle" de mai.
Au programme, d'abord une marche facile sur les hauteurs du quartier Behaune de Lantabat puis, après la pause déjeuner, une visite guidée de la chapelle Saint Cyprien d'Ascombéguy ; un tout petit édifice de la fin du XIIème siècle chargé d'une histoire très surprenante.
- La balade :
Sur la route, le fournil paysan "Etxe urdina" (La maison bleue) dont le nom, l'apparence ainsi que les occupants sont la matérialisation de la célèbre chanson de Maxime Leforestier.
- La pause déjeuner :
- La visite de la chapelle St Cyprien :
Encore quelques hectomètres à parcourir pour atteindre les voitures puis cap sur le quartier Ascombéguy (l'oeil du blaireau) où nous attendent à la fois notre guide et la chapelle St Cyprien.
Là, Mr SORRHONDO, le gardien du temple, ne prête pas la clé, ... il se déplace en personne et raconte les lieux et leur histoire ! Le visiteur pour sa part n'a qu'à s'en féliciter car ce guide de 88 printemps est un homme plein d'humour et un excellent conteur qui sait faire revivre des temps révolus. Et son savoir il le partage avec délice en emaillant ses propos de pleins de petites anecdotes toutes plus savoureuses les unes que les autres.
- Notre guide face à son auditoire :
- La chapelle :
Édifiée à la fin du XIIème siècle, elle abrite un magnifique plafond peint qui représente une vue céleste du Christ entouré de ses apôtres. Un trésor du XIIIème siècle caché sous un badigeon de chaux depuis la Révolution et qui, après deux siècles d'oubli, a été redécouvert il y a quelques années lors des travaux de restauration de cet édifice. En plus de ce plafond, la chapelle St Cyprien renferme également une très jolie chaire peinte, quatre rangées de bancs atypiques ainsi qu'un curieux coffre-fort taillé dans la masse d'un tronc de chêne et qui disposait d'une fermeture à double serrure dont les clés étaient détenues par des personnes distinctes.
Monsieur Sorrhondo raconte également volontier que le "St Cyprien" qui se tient juste au-dessus de l'autel n'est pas celui d'origine. Ce dernier a en effet été dérobé il y a quelques années. Avec son air malicieux il nous précise que "las de voir cet emplacement vide, il avait déniché un vieux Jésus, l'avait équipé de la crosse de St Cyprien oubliée par les voleurs et, pour faire plus vrai, l'avait coiffé d'une sorte de mitre qu'il avait bricolée avec de vieux bouts de tissus". Pour finir, il rajoute : "Bien sûr Jésus a dû être un peu vexé d'être rétrogradé au simple rang d'évêque, mais il n'a trop rien dit et ne m'en a pas vraiment tenu rigueur."
- Le cimetière :
Lui aussi mérite de détour. Classé aux monuments historiques, il borde sur deux côtés la petite chapelle et héberge un ensemble de sépultures à la fois très anciennes et tout à fait remarquables.
Une des plus ancienne concerne vraisemblablement une couturière (paire de ciseaux gravés sur la stèle) et date de . . . 1307 !
Lors de cette visite, notre guide nous fait remarquer que certaines stèles sont ornées de symboles musulmans et/ou hébraïques et qu'il n'y a pas de sépultures datant des XVème et XVIème siècles.
Concernant l'absence de morts pendant deux siècles, il nous explique que c'est la conséquence de l'épidémie de peste noire qui a ravagé l'Europe et la Basse-Navarre à la fin des années 1340. Une pandémie tellement meurtrière que certaines campagnes - dont Ascombéguy - ont été vidées de toute présence humaine pour des décennies et des décennies.
Concernant la présence de signes religieux juifs et musulmans sur certaine stèles, c'est là une conséquence des Inquisitions espagnoles et portugaises qui, de la fin du XVème et au début du XVIème siècle, ont poussé à l'exil les populations juives et musulmanes qui vivaient sur la péninsule ibérique. Ainsi, des groupes de migrants, remontant par les sentiers de Compostelle seraient passés par Ascombéguy, auraient trouvé le site libre et accueillant et s'y seraient installés.
Ainsi, au hasard des soubresauts biologiques et de l'intolérance religieuse institutionnelle, des hommes et des femmes de confessions différentes se seraient installés dans ce coin reculé, auraient réussi à y vivre en bonne harmonie et y auraient fait descendance en se mariant même parfois de manière inter-confessionnelle.
Un exemple à méditer en ces temps où les conflits religieux ressurgissent !
Croix médiévale :
Épilogue
... comme dans tous les albums d'Astérix, l'aventure se termine bien sûr autour d'une table pour y partager le verre de l'amitié.
Vivement juin pour partager une sortie surprise avant de se séparer pour toute la durée de l'été.