La création au XVIIIe siècle du petit séminaire de Larressore a été un fait marquant pour le village et le Pays Basque. L'histoire de son fondateur, l'abbé Jean Daguerre (Larressore : 23 avril 1703-25 février 1785) a été largement décrite dans un ouvrage de l'abbé C. Duvoisin publié en 1861 : "Vie de M. Daguerre, fondateur du séminaire de Larressore". Au début du XVIIIe siècle le diocèse de Bayonne était, selon l'abbé C. Duvoisin : "en proie à l'ignorance, à la dissolution des moeurs et au fléau du .Jansénisme ".

Le renouveau sera donné sous l'impulsion de Jean Daguerre, fils de Jean Daguerre notaire royal et de Marie Darquie. Le futur abbé fit ses études au collège des Jésuites de Bordeaux. Nommé vicaire à Anglet, il dut cesser ses activités à la suite d'une maladie. Pendant sa convalescence .- "il mûrit le dessein de travailler à la réformation des moeurs de ses compatriotes ". Il commença à enseigner dans sa maison natale d'Hirigoina de Larressore, à Cambo, puis au prieuré de Dendarieta de Larressore. Les pressions pour construire un séminaire à Cambo furent fortes mais une assemblée capitulaire du village le 29 avril 1733, décida sa construction à Larressore. L'abbé Daguerre accepta l'offre généreuse et le village entreprit la construction du séminaire. Devant les difficultés de financement, l'abbé partit en 1736 à Paris et obtint le soutien de Louis d'Orléans, prince du sang. En 1739 il ouvrit avec l'accord de l'évêque de Bayonne les portes du séminaire. Le collège se développa rapidement et le succès des missionnaires formés à Larressore fut retentissant. Les difficultés financières toujours présentes, l'abbé se rendit à Paris en 1761 et obtint les lettres patentes de confirmation et des subsides qui lui permirent d'ajouter une autre aile aux bâtiments et à la chapelle. A sa mort en 1785, l'abbé Duhalde le remplaça. Il dut fermer le séminaire en 1792 qui devint propriété de l'Etat et servit d'hôpital aux soldats de la République et de l'Empire.

En 1820, l'abbé Sabarots curé de Larressore parvint à racheter le séminaire et en 1828, une nouvelle chapelle baroque fut construite. Tout au long du XIXe siècle l'enseignement fut florissant et ce rayonnement se prolongea jusqu'à sa fermeture le 18 décembre 1906 par la force publique, en application de la loi de 1905.

Pendant la guerre de 1914-1918, il devint hôpital militaire sous les ordres du médecin Jacquemin et de Mme Louis Barthou. Il fut transformé en sanatorium, puis en hôpital médico-psychiatrique et fermé définitivement le 31 décembre 1994.
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